lundi 9 mai 2011

Anna Malagrida et les fenêtres.

   Je vais vous parler de l’exposition d’Anna Malagrida, organisée par la Fundacion Mapfre. Cette exposition avait lieu du 8 janvier au 13 mars 2011 dans le Centre photographique d’Ile de France.

  Anna Malagrida c’est une artiste espagnole. Née à Barcelone en 1970, Malagrida obtient en 1993 une maîtrise de sciences de l’information à l’Université Autonoma de Barcelone. Elle décide ensuite de se consacrer à la photographie et s’inscrit à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles.
  Depuis 1998, elle travaille beaucoup avec les fenêtres, les vitres. Pour l’artiste les fenêtres évoquent la transition entre l’extérieur et l’intérieur, la frontière entre deux espaces. Ce que l’on devin, situé de l’autre coté tout en appartenant à l’espace lui-même, et qui introduit la dimension du désir ou de « l’autre ». C’est un lieu qui stimule l’imagination et qui établit une communication entre l’image et le spectateur.
Chez Anna Malagrida, les fenêtres sont toujours fermées, les vitres sont toujours interposées, ces vitres transparentes parfois si propre qu’elles semblent ne pas exister, mais qui permettent de voir à travers. Les fenêtres et les vitres deviennent les protagonistes incontestables, déterminant le visible et l’invisible.


                                        A. Malagrida. La série"Escaparates". Rue Lakanal,2009.
                                          
                                                                        
                                               A. Malagrida. La série" Escaparates".Boulevard Sébastopol,2008.


   Dans son travail l’artiste exprime son affinité avec le poème intitulé « Les fenêtres » de Charles Baudelaire : « Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. » L’artiste montre que tout n’est pas visible, que beaucoup d’informations sont omises mais peuvent être reconstituées, qu’une fenêtre fermée est préférable à une fenêtre ouverte et que la photographie peut aussi accéder à cet univers, celui de l’imagination.


   Pour la série « Point de vue », Anna Malagrida a fait ces photos dans les bâtiments dun ancien club de vacances au cap de Creus, à la frontière française. Les fenêtres du club donnent sur le mer et à lhorizon, on aperçoit la France. Elle a pu inclure son geste de photographe dans la construction dun ready-made qui servait en même temps à documenter un lieu qui allait disparaître.  



                                                     A. Malagrida. La série "Point de vue",2006.

 
   Dans la série « Interiores » (« Intérieurs ») 2000-2002, l’artiste a établit un dialogue entre l'espace extérieur et intérieur. Les modèles présentés sur les photos sont des amis ou des parents.

                                            
                                    
                                        A. Malagrida.La série"Interiores" (Intérieurs),2000-2002.
                                         

   Le temps et l’espace sont les deux dimensions dans lesquelles elle développe son travail: créer un autre espace et prolonger le temps, le temps de la perception.

   Dans la série « Vistas veladas » (« Fogged Views ») 2007 elle a réalisé des photographies des vues panoramiques de la ville d’Amman prises depuis les fenêtres de grands hôtels de luxe - des images dont les contours et les volumes, les couleurs et les ombres s’estompent. Parfois, la fenêtre est présente, elle se montre; d’autres fois, elle est cachée et assimilée au cadre. La fenêtre d’hôtel sert de transition entre un intérieur protégé et un extérieur distant et inaccessible malgré sa proximité.

                                                    



                          A.Malagrida. La série "Vistas veladas". United (Four Seasons Hotel), 2007.



                                    A. Malagrida. La série"Vistas veladas". Amman V (Four Seasons Hotel), 2007.
 

   Les œuvres d’A. Malagrida, d’une force poétique remarquable, fixent un point de rencontre où confluent deux plans confrontés: les intérieurs et les extérieurs; l’obscurité et la lumière; les agglomérations urbaines et les espaces découverts.

                                       
                                                                           250175  Kosolapova Elena ( L3 )
                                                      

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