lundi 29 novembre 2010

Dokfa nai mueman (ดอกฟ้าในมือมาร) «Mysterious Object at Noon »



Apichatpong Werasethakul (อภิชาติพงศ์ วีระเศรษกุล) est un réalisateur, scénariste, produceur et artiste contemporain thaïlandais. Ses films notables sont « Blissfully Yours », « Tropical Malady » et «  Syndromes and a Century ».

Son premier long métrage « Dokfa nai meuman » (Mysterious Object at Noon), 2000,  mêle des images documentaires et des passages narratifs improvisés. Le film est basé sur le principe du cadavre exquis par les surréalistes.  C’est un mélange du film documentaire et le principe du cadavre exquis, il se prsent en noir et blanc.
Ce film commence par une vendeuse du poisson qui a raconté son histoire d’enfance et une autre histoire (principale du film) qu’on ne sait pas si c’est un réel ou une fiction.
C’est une histoire une femme qui est un tuteur d’un garçon handicapé. Elle a donné les cours de « vie du monde en dehors de sa chambre ». Un jour quand elle était avec ce garçon chez lui,  elle sortais pour aller à la toilette et elle ne jamais revient, donc le garçon a commencé à la chercher et la trouvait s’évanouir. Il y avait une chose bizarre sur la poche de la femme et cette chose bizarre a transformé à un autre garçon….
Ce qui est très intéressant de ce film est que l'équipe du film voyage en Thaïlande et demande aux personnes qu'elle rencontre de poursuivre cette histoire. On peux avoir comment cette histoire a raconté par différents personnes, différents perception et ils se  présentent dans leur propre manières.
Ce film se présent très bien même si il y a peut être le confusion sur la présentation des scènes car chaque scène a eu différents groupes d’acteurs même s’il parle de la même histoire sur les mêmes personnages. Par contre, cela est la charme du film de 
Apichatpong.




MV ( 258296 )

dimanche 28 novembre 2010

David Kramer
Untitled (Because I Am Not Richard Prince...)

David Kramer - Untitled (Because I Am Not Richard Prince...), 2010

Exposition jusqu'au 04 Décembre 2010 chez Laurent Godin

Rassemblés sous le titre Untitled (Because I Am Not Richard Prince...), les peintures, dessins et installations presentés à la Galerie Laurent Godin nous plongent dans l'univers d'un faux air idyllique crée par l'artiste David Kramer. Originaire des États-Unis, le pays de tous les possibles, Kramer puisent dans sa propre vie la matière première pour ses oeuvres.
vue de l'exposition
 Au rez-de chaussée de la galerie le visiteur est invité à s'allonger sur un canapé-lit en forme de l’état de Californie (l'état le plus riche des États-Unis) pour contempler les peintures-installations de l'artiste. Ils nous montrent sa vision du Rêve Américain
On est face à un monde irréel où dominent les vives couleurs de la publicité et l'imagerie de la culture pop. On y trouve des voitures de luxe, des jolies filles et d'autres symboles de réussite. Mais ces scènes sont seulement paradisiaques en apparence, car l'artiste brise aussitôt ces images parfaites. La superficialité explicite (qui rappelle les publicités des années 70) et le sarcasme sous-jacent dénoncent la décadence d'une société en déclin. 
Le travail farceur de Kramer retrace la lutte universel; celui de l'homme à la recherche d'une vie idyllique, prospère et splendide; Le Statu quo d'une société dont les critères de réussite semblent quelque peu démesurés sinon exagérés.

Dans la deuxième partie de l'exposition, au sous-sol, le visiteur entre dans un espace clos, un espace plus intime que celui à l'étage. Et ce n'est probablement pas par hasard, car autant les oeuvres exposées à l'étage parlent de l'homme en général, autant les oeuvres présentées au sous-sol parlent de l'homme Kramer; Artiste, marié et père de famille.

vue de l'exposition
Sur des dessins au crayon sont représentées différentes incarnations de l'artiste lui-même. Des stéréotypes qu'on connais tous, comme le cowboy solitaire, le surfeur ultra-relaxé ou encore superman deviennent des personnages qu’il (re)crée au profit de son histoire. Poivrées d'ironie ces oeuvres parlent de la difficulté de vivre, de la vie solitaire et misérable de l’artiste confronté à lui-même; mais aussi du décalage qu'il peut y avoir, entre le véritable quotidien d'un artiste et l'idée (l'image) que certains s'en font.

Les traces de retouches souvent visibles sur les dessins de Kramer semblent accentuer un caractère "in progress" du travail. On pourrait même saisir ces imperfections comme des gestes qui rendent perceptible ce rapport instable et changeant que l'artiste a avec lui-même; Qu'on a avec soi. Car ces dessins ne sont pas uniquement les bribes auto-dérisoires d'un homme qui lutte seule contre les fatigues de la vie; le travail de Kramer parle d'un quotidien qui nous est commun, il reflète des désires, attentes et échecs auxquels chacun d'entre nous peut s'identifier. Comme nous tous, il aspire le "good life". Un bonheur (idéalisé) tel qu'il soit probablement impossible ou pour le moins volatil et éphémère.

David Kramer - Positive Outlook, 2010
L'exposition de David Kramer, Untitled (Because I Am Not Richard Prince...) est encore à voir jusqu'au 04 décembre. Courrez vite chez Laurent Godin, si vous voulez découvrir l'univers d'un homme sage, malin et drôle, qui ne laisse rien échapper à son oeil d'observateur et qui, avec un esprit de synthèse hors-pair dissèque, pour nos yeux son monde - le monde qui est aussi le notre.
YvnRue 217858

David Kramer est né en 1963.
Il vit et travaille à New York.
 

Infos pratiques:
galerie laurent godin
5, rue du Grenier Saint Lazare
75003 Paris
ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h
T. +33 1 42 71 10 66 
http://www.laurentgodin.com 

vous pouvez également visiter le blog de l'artiste 

vendredi 26 novembre 2010

Kimiko YOSHIDA - Rencontre

Le 26 Novembre 2010


Kimiko YOSHIDA 
Autoportrait 2010
142 x 142 cm


Première surprise : je m'attendais à rencontrer une jeune femme exubérante, à l'instar de la sobriété et du calme que Kimiko émane. Image que je m'étais faite de l'artiste suite à la vue de ses autoportraits présentés à la Maison Européenne de la Photographie, exposition visitée en Octobre pour ma part. Une personne en réalité dénuée de tout ces artifices, se définissant elle-même de "femme ordinaire".
Ses premiers mots : "j'ai toujours voulu devenir artiste, depuis que je suis petite". Peut-être plus une intuition, un état d'esprit, qu'un métier donc.

C'est suite à la faillite de son entreprise que Kimiko démarre sa pratique de la photographie, se jugeant trop âgée (environ 30 ans) pour se lancer dans l'apprentissage long et fastidieux de la peinture.
Son travail et ses recherches donnent alors naissance à des prises de vues directes de l'artiste, en "buste", non retouchées. Son visage, parfois son corps, est sa matière première, sa "matière brute", "moyen sans moyens". Ses installations sont le fruit d'une préparatifs importants, maquillages, assemblages d'accessoires (...), performance magistrale dont la photo finale est le témoin. (Photographie qu'elle appelle d'ailleurs "peinture", ou "nature morte"). Selon ses mots, ces "embellissements" sont une volonté de faire disparaître, d'effacer son corps sur un fond de même couleur; "je veux faire des monochromes, mais ce sont des monochromes ratés".
Kimiko met également en exergue les différences fondamentales de la réception des Arts dans son pays d'origine et en France. Elle aborde la nécessité de défendre et d'expliquer son travail ici. Un discours que l'on ne demande ou n'estime pas forcément nécessaire de la part de l'artiste au Japon.
Cherchant peut-être alors à se donner une crédibilité historique, les tirages de Kimiko font référence à d'autres oeuvres. Cela leur conférant bien évidemment du "poids" et de la valeur.
Mais comment se tissent ces liens, dont la traduction ne se fait pas par mimétisme pictural? La question reste en suspens.
Au travers de la phrase citée de Rimbaud, "je est un autre", il serai intéressant d'explorer la voie de l'artiste se cherchant au milieu de ses pairs. Une recherche d'identification personnelle, au travers d'artistes ou tableaux cités dors et déjà reconnus. "Kimiko au centre des autres", donnant naissance à des doubles alors intemporels.
Ses photographies, dont la beauté de la femme mise en scène est la première chose qui frappe, ont soulevé dans la salle la question du féminisme. Kimiko, ancienne femme battue et fiancée à un inconnu au Japon, combat en effet ces traditions encore trop encrées dans sa culture. La beauté comme catharsis? Comme l'affirmation du "moi" enfin assumé?
Cette beauté qui s'impose, qui explose, est cependant dénué de tout sentiment narcissique, comme elle nous l'explique. Une "superficialité d'un temps donné" donc. Kimiko reste en effet très simple. Ses conseils sont d'ailleurs très humbles. A la question "comment devenir artiste?", elle répond qu'il faut apprendre à se gérer, donc à se connaître.

Une rencontre surprenante, qui vient remettre en question k'avis que je mettais fait de son travail.
La rencontre de ses oeuvres à l'automne dernier m'avait en effet laissé indifférente. Premièrement assimilées à des simples photographies de mode lors de ma visite à la MEP, parallèlement aux clichés exposés de Karl Lagerfeld exposés au même moment. Il m'a fallu alors me documenter pour apprendre à les apprécier, à les appréhender différemment.
La lecture de ces oeuvres peut donc être multiple. Leur profondeur est sans borne car elles suscitent finalement de nombreux questionnements.
Enfin, et comme de véritables objets de mode, leur beauté est intarissable, leur vision ne nous lasse pas.
On scrute, on observe sans fin ces explosions de couleurs, ces assemblages minutieux. Une somptuosité qui s'impose à nous.

Ann-Flore.
246054.

jeudi 18 novembre 2010

DISTORSIONS - André Kertész - Analyse d'oeuvre

Distorsions 1933
André Kertész

Artiste au langage photographique novateur, Kertész nous habitue très tôt à ses décalages de points de vue ou déformations de sujets.
En 1930, alors que le magazine VU lui commande un portrait de son nouveau rédacteur en chef, Carlo Rim, il réalise une image étonnante en faisant poser son modèle devant un miroir déformant de fête foraine.
En 1933, suite à la demande de la revue de charme, Le Sourire, Kertész ira encore plus loin en produisant des photographies de nus féminins distordus. Plus connue sous le nom de Distorsions, l’image que nous avons sous les yeux fait partie intégrante de la série.

Nichée au cœur de l’acte « France, 1925-1936 » , cette série de douze photographies éveille la curiosité des spectateurs.
Alors installé à Paris, et après avoir travaillé sur les « déformations optiques » et projections d’ombres ; gardons en effet en mémoire le fameux Nageur sous l’eau (1917) ou encore La Fourchette (1928); Kertèsz est toujours à la recherche d’images insolites.
Cette commande lui permet alors d’assouvir sa soif d’innovations.
En demandant à deux modèles de poser pour lui face à ces miroirs déformants, Kertész donne en effet naissance à d’étranges tirages noirs et blancs.
Portraits aux étirements grotesques, livrant un corps de femme déformé, malmené par le choix du point de vue.
Comme nous pouvons le voir ici, même si la figure féminine reste reconnaissable, les membres le sont, eux, difficilement. Bras et seins distordus, trop épais pour un buste qui conserve ses proportions habituelles.
Un cou distendu, des pieds allongés, une image faite de courbes, qui pourrait presque faire écho aux corps, bien trop en chair, des Trois Grâces de Rubens, ou à ses femmes à la colonne vertébrale bien trop longue.
Le spectateur pourra cependant s’interroger. Pourquoi aliéner les attributs d’un corps féminin, lorsqu’il s’agit de publications relatives à un magazine de charme ? La beauté et la sensualité de celui-ci serait-il donc intrinsèques ?
Explorant ainsi les différentes facettes de la « mécanique du désir » et de « l’inconscient physique ».
Des tirages magnifiques d’autant plus intéressants qu’ils explorent la monstration de la monstruosité, à l’image d’Hans Bellmer et de sa Poupée, tantôt démembrée, amputée ou décapitée.
L’audace de Kertész ne rencontra cependant que peu d’intérêt, et ce n’est qu’en 1976 que ces douze photographies seront réunies et rééditées sous la forme d’un livre.

Explorant ici les domaines de la beauté et de la monstruosité à travers les corps de femmes violentés par l’objectif d’un appareil photo, Kertesz fait à nouveau preuve de son originalité.
Flirtant tout au long de sa carrière avec les contemporains de son époque, qu’ils s’agissent des reporters photos ou des surréalistes, il n’appartient cependant à aucun mouvement. Toujours à la lisière, en perpétuelle quête, et se défendant constamment d’être sous l’influence d’un quelconque mouvement.
Serait-ce là la clé d’une si longue carrière ? C’est ce qui contribuera, cependant, à faire d’André Kertész l’une des plus grandes figures de l’avant-garde photographique du XXème siècle.

Ann-flore.
246054.

André Kertész
Du 28 Septembre 2010 au 06 Février 2011
Galerie Nationale du Jeu de Paume
1 Place de la Concorde
75008 Paris

Kertész - JEU DE PAUME

L’exposition consacrée à André Kertész au Jeu de Paume, des mois de Septembre à Février 2011, s’avère être la première véritable rétrospective de l’artiste en Europe. Elle rassemble en effet un grand nombre d’épreuves et de documents originaux.
Photographe Hongrois du XXème siècle des plus renommés, Kertész et son œuvre se révèlent en effet êtres des figures majeures de l’histoire de la photographie et de ses avant-gardes.

La présente exposition tente alors, à travers un ensemble conséquent de tirages et travaux récoltés, de retracer l’étonnant parcours d’André Kertész.
Elle dévoile, pas à pas, étapes par étapes, cette carrière si longue et prolifique. De la naissance de l’artiste en Hongrie, à son travail en France, plus particulièrement à Paris, jusqu’à son arrivée à New York, pour enfin aboutir à sa « renaissance ».
Un hommage à cette si grande singularité, tâchant d’être le plus exhaustif possible et proche du déroulement de la vie de l’artiste.


La sensibilité avec laquelle l’exposition à été orchestré transparaît en effet dans l’organisation des documents. Qu’ils s’agissent de tirages ou d’archives, tous sont arrangés avec un respect certain, suivant un axe chronologique.
Mis en place par les commissaires Michel Frizot et Annie-Laure Wanaverbecq, l’exposition se déroule en cinq actes principaux. Parties dans lesquels viendront se nicher quelques petits interstices ou « séries spéciales ».

Ce premier acte, intitulé « Hongrie 1894-1925. « D’andor à André » s’articulera comme nous l’aurons compris autour de la jeunesse de Kertész.
Né à Budapest en 1894 au sein d’une famille bourgeoise, André, né Andor, Kertész n’acquérra son premier appareil photo qu’en 1912.
De ces premiers petits tirages en Noir et Blanc nous retiendrons surtout son attachement à la campagne, aux animaux, flâneries et portraits de famille. Des tirages d’ailleurs si petits (4 x 6 cm), que le spectateur est obligé de les observer à la loupe, pénétrant directement dans l’univers intimiste de l’artiste.
Ensuite enrôlé dans l’armée austro-hongroise en 1915, Kertész met en images l’anodin du quotidien des soldats.
Il se révèle ensuite novateur en photographiant de nuit, ou sous l’eau dès 1917 (Nageur sous l’eau), jouant avec les contrastes et les formes de ces objets photographiques.
Andor s’affirme, passant d’un caractère presque sentimental de la photographie à André, libéré et novateur.

Kertész quitte ensuite sa Hongrie natale et vient s’installer à Paris. « France, 1925-1936. Le jardin d’André Kertész » retrace l’arrivée de l’artiste au sein d’un cercle de compatriotes émigrés, parfois sculpteur, comme Beöthy, ou danseuse comme Förstner. Il évolue donc au sein d’un milieu culturel artistique. Il réalise ainsi des portraits d’artistes décalés, et des vues d’ateliers dès 1927, comme celui de Mondrian. Les formats s’agrandissent, et Kertész continue de pratiquer la photographie de nuit. Exemples de Square Jolivet la nuit (1927), ou Daisy Bar Montmartre (1930), halots de lumière, ombres portées des lampadaires ou personnages. Des personnages d’ailleurs souvent fuyants. On comprend alors que Kertész joue avec les notions de présence et d’absence.
Kertész travaille également pour la presse, s’initie au reportage photographique et participe à plusieurs expositions importantes, dont « Film und Photo » en 1929, à Stuttgart, aux côtés d’artistes internationaux.
Kertész reste tout de même marginal et indépendant à ses contemporains. La succursale des Distorsions vient en effet illustrer avec brio l’intérêt de l’artiste pour les images insolites. Sous nos yeux se dévoilent objets et corps déformés,
L’artiste continue à étudier la projection des ombres, exemple de Chaises dans la bibliothèque américaine en 1928, image qui donnent naissance à des objets étirables à l’infini.
Le spectateur est ensuite invité à grimper quelques escaliers. Nous quittons alors ces deux premières salles à l’ambiance si mystérieuse pour pénétrer dans ce qui sera appelé « Reportage et illustration ».

Dès 1928, la création du magazine VU, permet à Kertész de publier ses photographies aux côtés de Germaine Krull et Eli Lotar. Grâce à la définition de sujets préalable par Lucien Vogel, directeur de la revue, le monde de la photographie voit la naissance du « reportage photographique ».
Kertész voit également sa réputation renforcée par la publication de trois livres, Enfants en 1933, Nos amis les bêtes en 1936 et Paris vu par André Kertész en 1934, véritables points de vue subjectifs de l’artiste quant à la ville dans laquelle il vit.

Kertész quitte finalement Paris pour s’installer à New York en octobre 1936, et ce jusqu’à la fin de ses jours.
L’occasion pour nos deux commissaires d’explorer un pan de sa carrière sous un autre angle, « New York, 1936-1962. Un nuage égaré ».
Motivé par la signature d’un contrat avec l’agence Keystone, l’élan de Kertész s’essouffle peu à peu. Limité à sa condition d’étranger, il est réticent et contraint d’accepter d’autres engagements, exemple de sa collaboration avec « House & Garden ».
L’artiste s’installe par la suite dans un appartement, lui permettant ainsi de photographier les toits de la ville, ses terrasses et ses cheminées. Il devient « guetteur » et crée d’étranges images aux constructions souvent géométriques ou symétriques. Loin de s’intéresser à la vie de quartiers et à la population de la ville, Kertész parcellise à l’extrême sa vision de New York. Exemple des escaliers barrant la surface d’un immeuble, Escaliers de secours New York, 1949, ou encore Autour de l’hôpital St Vincent, 1961, dont la construction particulière fait vivement écho aux tableaux de Mondrian.
Des images comme expressions acerbes d’un sentiment de mélancolie.
Michel Frizot et Annie-Laure Wanaverbecq choisiront d’ailleurs le titre d’une photographie réalisée en 1937, Nuage égaré, pour baptiser cette section. Tirage qui, à lui seul, pourrait résumer la recherche de Kertesz pour les images de solitude, images vidées de toute présence humaine.
L’ultime photographie qui viendra clôturer cet acte n’est autre que La Martinique, 1er janvier 1972, silhouette floue d’un personnage pensif face à l’infini de l’océan. Une image qui s’impose comme une conclusion funeste, et qui pourrait être le reflet d’André lui-même.

La carrière de Kertész connaît cependant un renouveau. C’est l’objet de cette ultime partie, « Retours et renouveau, 1963-1985 ». Deux ans après avoir pris sa retraite, l’artiste est sollicité par la revue Camera. Il obtient alors quelques expositions personnelles et entame une relecture de son travail.
Il prouve également qu’il est un homme qui sait vivre avec son temps en s’intéressant aux moyens techniques de son époque. Il explore en effet l’utilisation du Polaroïd dès 1977. La démarche, qui implique d’ailleurs un passage à la couleur, se veut plus intime, voire rétrospective. Exemples des plans rapprochés, dont la publication From my Window sera dédiée à sa femme récemment décédée, véritable « outil de deuil » par lequel ses émotions les plus fortes transpirent.

À travers ces cinq grandes étapes d’une vie artistique florissante, le spectateur est donc invité et conduit à voyager au plus près du travail Kertész.
L’évolution de l’artiste semble logique, et la progression du spectateur au sein de la découverte de son œuvre est tout aussi fluide.
Une mise en scène à la lecture simple, qui permet un apprentissage tout en douceur. Le spectateur est flâneur, véritable écho à la poésie du travail de Kertész.

Ann-Flore.
246054.


André Kertész
Du 28 Septembre 2010 au 06 Février 2011
Galerie Nationale du Jeu de Paume
1 Place de la Concorde
75008 Paris

lundi 15 novembre 2010

L'homme de douleurs

L'HOMME DE DOULEURS1


Certe conquiste dell'anima e della conoscenza
non sono possibili senza malattia.

Th. Mann



L'abîme vertigineux dans lequel l'être humain inexorablement se trouve, c'est d'être tendu entre la vie et la mort. L'individue habite un espace intérmediaire, atopos dans l'existence et dans la vérité, sans domicile par rapport à lui-même: entre la vie et la mort, entre la lumière et l'obscurité, il est contraint à un non-lieu. Il vit le paradoxe inattendu de la contradiction; il demeure dans une fracture obscure. Il perçoit une lumière qui n'est pas à sa portée, pas accessible, mais qui l'appel et le convoque, lui adressant la parole individuellement et dramatiquement.

La questionnement d'un homme exilé - sujet qui se déplace entre les formes et qui vie l'expérience de l'esprit, du corps et du language qui parle cette complexité - est condensé dans ses yeux. La conscience de l'absence d'un lieu sûr et bien defini, et une pensée au sujet de la limite et de la frontière à essayer, tout ça charge l'homme du XVIème siècle de tensions extrêmes et de contradictions. Malgré la domination du monde récemment acquie par la science et la représentation dialectique.

La pensée se mesure avec les questions les plus radicales de l'existence, à travers la raison et le pathos. Le regard qui se pose à la limite du monde contient une verité du matrice contradictoire. La mort jousque-là étrangère se dépose, comme un voile, comme une attitude qui gêne. Il n'y a pas de mots, on ne sait plus dans quelle direction chercher. On rencontre d'autres visages, marqué eux-même par des rides et des plis. Le corps souffle les signes d'une mort indicible.

Le caractère inexorable de cette questionnement s'impose par l'absence persistante de sa réponse.


Les yeux d'Albrecht Dürer nous fixent, creux et étrangers. La souffrance dans ce regard embué de solitude et fragilité nous remplit de douleur. Pourquoi Dürer se presente d'une nudité terrible et choquante? Et comment est-ce qu'on peut répondre à cette souffrance si terminale? Comment l'homme de douleurs a été représenté par l'artiste?


«Le dessin mesure 29,2 x 15 cm, 4".” - je mentionne toute une description de l'auto-portrait présenté par Franco Rella2 à cause de sa clarté et sa précision - "A gauche, un bord plus clair tombe d'en haut - où on voit la caractéristique A, qui comprend le D, avec laquelle Dürer signe ses œuvres -, d'une façon irrégulière jusqu'ils s'étend, comme une tache qui se propage. Le bord perd ses marges et couvre le bras gauche de Dürer, du coude vers le bas de la page, en accompagnant la courbe de la hanche et de la jambe. A droit, le bord est plus grand, et se rend régulièrement à l'épaule, pour s'approcher du buste. Ce bord couvre complètement le bras, en glissant long le corps jusqu'à la hanche. Une lame noire, de la hanche au genou, effrange cette limite comme une aile de l'obscurité. Entre ces deux colonnes - marges étrangers d'un antre d'abord réguliers, ensuite sinueux et incertains - on trouve le corps nu de Dürer. […]
Le seul vêtement qu'il port c'est une résille qui recueille les cheveux ébouriffés. Cette résille révéle complètement le front, l'oreille, et les yeux écarquillés, qu'ils semblent contenir toute l'obscurité traversée pour arriver jousqu'ici, devant la porte de l'antre. Par rapport aux épaules, la tête est penchée plus avant, même plus que la hanche, comme si les yeux de Dürer visent vers le regard du spectateur. Le corps est puissant, mais gauche par la torsion nécessaire à se pousser en avant. Le corps est nu, d'une nudité jamais vue. Une petite touffe de poils pubiens, comme un petit reste d'une dénudation qui a touché le dépouillement, révéle encore plus les parties génitales. Ne sont pas ceux des héros mythologiques, ou d'Adam, que Dürer a également peint. C'est l'organe génital d'Albrecht Dürer. Le scrotum pend comme un sac qui est rond et pèse seulement là où les testicules se trouvent. Un pénis enflé, interrompu par le relief du gland; le trou excréteur qu'on voit à cet extrémité.
Une lumière à droite. Le corps est légèrement tendu vers la droite. Le côté gauche, qui se penche un peu plus vers nous, est traversé par l'ombre jusqu'à la hauteur des organes génitaux. La jambe gauche se penche en avant, et sur elle, dans un tremblement obscure, l'ombre du pénis et du scrotum est dessiné, alors que la jambe droite, immobile, s'assombrit.
Rella poursuit: «Dürer a essayé ce récit dans une série de trois gravures: Le Chevalier, la mort et le diable en 1513, le Saint Jérôme dans son cabinet d'étude et Mélencolie I 1514 (Vienne). Dans la première gravure, le chevalier avance fière, apparemment indomptable, mais à son côté il y a la mort qui le fixe, qui se leve sur lui, pour qu'il puisse la voir; le sablier marque son temps; derrière lui le diable monstrueux marche. Les monstres l'ont suivi à l'extérieur de la caverne, ils marchent du même pas, ils l'accompagnent. Le magnifique cheval qu'il monte ne pourra plus le protéger. On trouve le sablier sur la tête de Saint Jérôme, plongé dans ses études, tandis que les animaux domestiques et sauvages sont calmes sur le sol devant lui. Le Chevalier et le Saint: deux formes d'exorciser la mort et l'angoisse de la mort. La troisième gravure raprésente directement Albrecht Dürer.
Un ange silencieux et mélancolique est au centre de l'incision. Le poing gauche soutient la tête avec la couronne de laurier de l'artiste: ses yeux regardent droit, dans le vide. La main droite tient un compas ouvert, immobile, appuyé peut-être sur une feuille de papier entre ses genoux ouverts, qui ne peut pas le soutenir, et qui, donc, ne permettront pas aucun cercle. Aux pieds de Saint Jérôme il y a un chien pelottoné, comme le chien qui courait sous le cheval de Le Chevalier, la mort et le diable. Il y a aussi d'autres objets de la poiesis, pruduits par l'homme: une équerre, un bouvet, des clous, un marteau, une sphère... Derrière lui, sur le mur, le cadre de numéros de Pythagore, un tableau de proportions que Dürer avait étudié et sur lequel il avait fondé sa théorie de la représentation. Au-dessus, une clochette immobile; à gauche une balance immobile elle même. Au milieu, encore, le sablier: la seule chose qui bouge dans l'incision est juste la sable qui augmente au fond, déjà une petite colline, qui continuera à monter jusqu'à la fin, où il n'y aurait plus du temps.
Un petit ange se tient à côté du grand ange. Immobile et accablé. A l'extérieur, sur l'eau immobile et éclairée soit par une lumière à droite, soit par un rayon du soleil au crépuscule derrière lui, une chouette en vol stationnaire: oiseau qui se déplace précisément à la lumière entre le jour et la nuit. Ses ailes déployés supportent un papier; sur lequel c'est écrit “MELANCOLIA I"”.


Une douleur insoluble, qui influence le regard, modifie l'attitude et creuse profondément. Qu'est ce qu'il voit Dürer, qu'il n'a plus autre choix que montrer au public son corps nu, inachevé et fragmenté? Pourquoi il est obligé à se découvrir avec une telle intensité? Pourquoi, en regardant la représentation, on pressent très fortement que l'auteur fait référence à une douleur qui n'est pas seulment subjective et personnelle? Quelle est le message définitive et irrévocable qui pénétre les mystères de l'être humain?

Le visage qui appelle notre attention crie la douleur muette d'une experience toute humaine. Nous nous arrêtons, on peut pas faire autrement, en essayant de déchiffrer les signes qui le traversent et qui le marquent. Sans raison, ça ne suffit pas. Comme dans le tragique énigme apollinien, la tentative c'est de déchiffrer des yeux inquiets et l'attitude d'un corps avec les muscles détendus, les épaules décharnées et le ventre lascif qui se replie sur lui-même. La rationalité n'a aucun point d'appui. Même les objets qui sont positionnés dans la représentation de Dürer - normalement ancres materielles de forme et de temps - n'arrivent pas à soulager cette douleur: au contraire, ils s'allongent sur le sol comme fragments de quelque chose qui a été finalement brisée, comme restes et petites traces d'une catastrophe consommée en silence. Les éléments pèsent plus de montagnes de gravats.


Dans le Quattrocento l'homme a finalement réussi à exorciser le chaos par la découverte de la raison, de règles, et des utils produits et améliorés selon un processus évolutif. Dürer lui-même, en traversant l'idéologie anthropocentrique, avait mesuré l'univers et l'être humain. Dürer pouvait aussi profiter de l'organisation de la perspective3 de l'espace, qui permettait au sujet de devenir point de vue lui-même. On utilisait un plan hypothétique de projection orthogonale, afin de réduire la tridimensionnalité du réel à deux dimensions. Par la perspective, système d'objectivation, le monde était encadré, sélectionné et reproductible.
Un réel qui dévenait mesurable - capturé par une série d'abstractions qui relativisait toute donnée perceptive – avait permis la possibilité d'ouvrir et de découvrir l'imagination. L'homme était un véritable instrument d'investigation toujours ramené au possible. Le temps était simultané et aligné à chaque spectateur. On peut dire que le temps était spatialisé (ayant représenté par une droite dont les points représentent les instants du temps).
Jusqu'à l'Humanisme, les savants avaient parlé des anciens philosophes comme s'ils étaient encore vivents. L'humanisme avait redécouvert la puissance de l'écriture, tout en reconnaissant l'autorité de documents et sa propre interprétation. Le passé, comme autre par rapport au présent, apparissait non seulement comme l'occasion de définir la temporalité dans un domaine humain, mais aussi comme démontration que l'avenir pouvait être étudié et modifié. Par la découverte de textes et par les interprétations (par exemple le De Pictura de Gian Battista Alberti), l'individu avait connu la possibilité de contrôler le processus dangereux de relativisation que la séparation entre la vérité et l'être humain avait mis en place. A travers les textes, le monde avait été “traduit”.

L'homme de douleurs de Dürer franchit cette illusion, ne sachant pas clairement que la perspective ne rapresente pas la réalité d'une façon «naturelle», mais c'est un dispositiv conceptuel brillant, forme symbolique complexe (terme utilisé par l'historien de l'art Erwin Panofsky4, terme qui vient du philosophe néo-kantien Ernst Cassirer5). En fait, la perspective privilégie certaines informations structurelles et certaines mesures, qui ne coïncident pas avec les lois de la vision. Les peintres du Quattrocento, en effet, avait transformé le plan de l'image dans une fenêtre par laquelle l'observateur pouvait accéder à un autre domaine.
Aprés la crise religieuse et sociale du début du Cinquecento (Sacco di Roma, 1527; Controriforma et Concilio di Trento, 1536), les informations structurelles géométriques de la Renaissance commencent à s'écrouler. L'artiste commence à exprimer plus directement ses inquiétudes. La crise de la perspective coïncide avec le geste de libération et l'affranchissement de la raison. L'espace n'est plus mesurable et rationnel: c'est le sentiment émané du corps d'un sujet qui est représenté.
La préciosité formelle de l'excentricité existentielle de l'être humain est symptôme d'une volonté de trouver une relation pleine avec le monde. L'être humain est enraciné: la mélancolie vise à balancer l'impuissance historique. L'homme est incapable de réconcilier le goût du monde avec son anxiété. Ce qui apparaît dans les représentations de Dürer est donc la forme d'un dessin intérieur, un espace intime, qui met en jeu des formes tourbillonantes et expressives. On arrive à perçevoir les mouvements de l'âme à travers les mouvements du corps6. Les visages sont chargés d'une tension expressive inhabituelle. Dans la représentation, on perd donc la frontalité, pour acquérir une position latérale: point de vue pour observer une réalité tendue, tortueux et insaisissable. Le diaphgrame entre l'art et la vie est un seuil inévitable à franchir. Dans la matiére, on trouve les questions existentielles d'un homme qui est en train de parcourir un cycle de vie horizontale, mais qui est aussi dans l'abîme du temps et de la mort.

Le signe de l'artiste contient l'irréversibilité temporelle des êtres vivants. Si le temps peut être represénté comme une ligne horizontale, les images élargient la représentation au-delà de ses propres limites, envahiant l'espace du spectateur, agissant comme médiateurs entre le spectateur et les sujets représentés. L'oeuvre d'art développe une forte tension à s'interroger; elle accompagne l'existence de Dürer et des êtres humains qui, par empathie, ressent la même question.
Sergio Givone7: “Dans la profondeur énigmatique et contradictoire de cette émission, dans le mutuel échange entre le spectateur et le condamné […], on ne peut pas voir qu'à travers les yeux des autres. Mais qu'est ce qu'on voit? L'objet de la vision se refuse, se nie. Nommez-le (la douleur qui sauve? souffrance nécessaire et rédemptrice? sacrifice?). Déterminéz-le dans un système de significations qui le précède et l'explique; c'est à dire le dépasser, en le transfigurant, le déformer. [...] Si on a un mouvement qui dépasse l'objet et représente la vérité, on perderait inévitablement le sens [...]".

Un double regard se déplace de la victime au spectateur, du spectateur aux victimes. C'est un regard qui connait l'indicible, qui se nourrit de l'invisible, qui est nourrie par les contradictions de la condition humaine. Qui se perd dans le vide expressif, le vide fou à travers lequel Dürer nous appelle.
La mélancolie n'est que le risque d'une perte qui en résulte. La mélancolie est le sentiment de celui - expert de la vanité et de la nullité de choses humaines - qui pousse son regard sur le vide universel et qui se laisse séduir, désespérant de l'activité humaine, mais aussi de la rédemption.

Dans l'auto-portrait du 1522, portrait de Weimar, Dürer offre son corps nu au spectateur. C'est une nudité absolue et inquiétante; tellement absolue que l'auteur a effacé les poils pubiens. C'est la chute totale du voile métaphysique: la possibilité refusée à s'accrocher à la rationalité traditionnellement assumée. La perception d'un avenir aveugle et plein d'angoisse. Franco Rella note également que dans cette répreséntation de Dürer il y a du vent qui vient de gauche. La mort s'est creusée son chemin pour devenir visible à la surface d'un corps en décomposition. L'imminence de la mort. Une prise de conscience inattendue qui se jette sur l'homme, comme un petit morceau d'une terre d'ailleurs.
L'œil de Dürer contemple ce qui échappe à la contemplation, du moment que l'homme de douleurs a été privé de son objet. C'est donc le silence à donner la parole à ce qui n'a pas de voix. Le savoir s'arrête au bord de quelque chose de profondément humaine, mais qui, au même temps, est indicible et informelle. Si la vérité est la parole qu'on tait – la parole comme moyen de penser - l'homme de douleurs est nécessairement vouée à l'échec. Mais il sacrifie quand-même le voile et la forme, la raison et la connaissance, pour nous montrer la vraie nature des êtres humains. Pour nous réveiller d'une tragédie sans voix; pour nous sauver de l'incapacité à communiquer.
Le silence de Dürer: le silence d'une expérience qui confine à l'indicible. Un silence qui l'immobilise. Le sacrifice qui devient nécessaire c'est le sacrifice du language qui, consciente de la dimension tragique de l'individue, est confronté à la mort. Le langage est puissant par absence, à partir du vide par lequelle il a été généré et qui l'alimente8. Voilà le language mélancolique.

Mais d'autre part, si l'homme arrivait à son terme, à un accomplissement, en comblant l'espace vide qui l'a généré, aurait-it trouvé une domeure, une patrie dans le monde? Serait-it un peu moin étranger par rapport à lui-même et au monde? Est-ce que ça serait possible?



La nudité extrême de Dürer s'explique précisément à partir de l'abandon à l'excès, à partir d'une volonté de tourner le regard vers l'abîme, de vouloir comprendre et partir, pour créer une connexion entre le singulier et l'universel. Mais il faut prendre le risque. L'homme de douleurs se met en jeu complètement, en laissant la raison qu'il venait de gagner. La nudité est cette ouverture.

Sur l'abîme de ce vertige, alors, quelle est le vrai signe de la nudité extrême?

"Etre nu devant le monde, face aux autres: aux yeux qui te regardent, aux choses qui tendent de tentacules invisibles et sinueux et qui, visqueux, effleurent la peau, s'insinuant dans les sombres recoins de ton corps, chemins pas connus, en touchant quelque chose d'inconnu dans nous même, dans le vague sentiment d'ibresse, de souffrance, d'abandon, peut-être de délire. La nudité n'est pas seulement une condiction, mais un état d'être: on devient ou re-devient nu. Être-nu modele l'expérience du monde. Expérience extrême, dans la solitude, dans l'acte érotique, quand on creuse dans nous-mêmes pour exprimer une nudité encore plus profonde, jamais séparée de la douleur, qui accompagne ce don qui est ouvert aux autres, qui s'offre en tant qu'être-nu», explique Franco Rella9.
La nudité comme “état d'être”: devenir nu ou re-devenir nu. Une nudité qui modele l'expérience du monde, Georges Bataille même aurait dit, en proposant une nouvelle connaissance, une nouvelle conscience. L'expérience intérieure de Bataille est donné au moment où l'homme décide de devenir communauté, en acceptant le sentiment d'égarement, d'incertitude et d'impuissance qui vient quand il essaie de se relier à l'infini et à la mort. C'est le choix de Dürer. L'homme moderne, maître de la méthode et de la raison, perçevoit une vérité ultime et déchirante. Il découvre l'univers dans ses contradictions internes. Il découvre en lui-même une partie maudite.

Cette “partie maudite» il ne faut pas la refuser, il faut la connaitre. Dans cette partie, les extrêmes antithétiques ne sont pas résolus, mais ils explosent dans leur force et d'une puissance déchirante. Tout est une mise en question infinie. L'expérience de l'homme moderne est donc une expérience pathétique, plein de pathos et de contradiction, où la pensée s'approche aux questions les plus radicales de l'existence. C'est une preuve entre le possible et l'inachèvement, dans laquelle l'homme doit aller au-delà de la pensée, au-delà de la raison.
La possibilité de se montrer dans une nudité profonde et de se pousser vers l'inconnu met en jeu des sentiments comme la souffrance et l'abandon. Une perte totale qui devient possibile. Il faut accepter la possiblité d'avoir peur, l'insécurité et la faiblesse. Il faut être sensibilisé. Acharnement, folie et douleur sont nécessaires pour commencer à pénétrer le mystère de l'inconnu, de signes, le chemin de la mise en jeu totale de soi. “Je suis affamé de me faire connaître, et ne me chaut à combien (de gens), pourvu que ce soit véritablement; ou pour dire mieux, je n'ai faim de rien, mais je crains mortellement d'être pris en échange (pour un autre) par ceux à qui il arrive de connaître mon nom” écrivait Montaigne10. Pour être vu dans une dimension dans laquelle on ne peut qu'être nu.


Voici la vérité poignante qui se penche vers nous à travers les yeux angoissés de l'homme de douleurs. La nudité de Dürer est à nous offerte. C'est une vérité actuelle. Dans un signe paradoxal, une vérité à la fois mortelle et vitale.

L'artiste, avait dit Rilke, doit se dresser vers la limite extrême: la dernière frontière. Qu'est ce qu'on trouve lorsqu'on atteigne ce seuil sinon la perte et la mort? La vie elle-même semble effrayée par cette image, par cette pensée.
Ceci c'est l'enseignement de l'homme de douleus de Dürer.

Francesca Rolla


Je suis corps tout entier et rien d'autre.
L'âme n'est qu'on mot désignant une parcelle du corps...
Instrument de ton corps, telle est aussita petite raison que tu appelles “esprit”, mon frère, un petit instrument et un jouet de ta grande raison.
Tu dis “moi” et tu es fier de ce mot. Mais ce qui est plus grande, c'est, ce à quoi tu ne veux pas croire:
ton corps et sa grande raison: il ne dit pas moi, mais il est moi en agissant.

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883-1885





1. Albrecht Dürer (1471, Nürnberg - 1528, Nürnberg), “Autoportrait nu” / “Self-Portrait in the Nude”, 1505, Brush and ink heightened with white on green tinted paper, 29 x 15 cm, Kunstsammlung, Weimar.
2. Cfr. Franco Rella, Negli occhi di Vincent. L'io nello specchio del mondo, Feltrinelli. La traduction est la mienne.
3. De Antonio (di Tuccio) Manetti, Vita di Filippo di Ser Brunelleschi, 1485: “...quello ch'e dipintori oggi dicono prospettiva; … è una parte di quella scienza, che è in effetto porre bene e con ragione le diminuzioni et accrescimenti che appaiono agli occhi degli uomini delle cose di lungi e da presso: casamenti, piani e montagne e paesi d'ogni ragione e in ogni luogo, le figure e l'altre cose, di quella misura che s'apartiene a quella distanza che le si mostrano da lungi...”
4. La prospettiva come forma simbolica, 1924.
5. Cassirer a élaboré une théorie par rapport aux formes symboliques (Philosophie des formes symboliques, 1921 -1929), à partir d'une réflexion sur le nouveau concept d'espace et de temps implicite dans (??) la relativité d'Einstein. Ce n'est pas exagéré d'interpréter les formes à priori de Kant (qui organisent la connaissance des phénomènes) comme des formes symboliques de la culture occidentale: des lunettes à travers lesquelles les européens instruits voyaient le monde il y a deux cents ans. Parmi ces formes Kant inclus, par exemple, la relation de cause à effet. La vision de Kant comprennait également l'espace euclidien et le temps linéaire et unique de l'observateur: conditions a priori de l'expérience sensorielle. L'intuition "pure" de l'espace était la condition de toute représentation sensible, tandis que l'intuition “pure” intuition du temps était la condition de toute représentation mentale. La géométrie euclidienne exprimait les vérités a priori confirmées par les intuitions et non plus par l'expérience des sens.
6. “Sono alcuni movimenti d'animo detti affezione: come era dolore, guadio et timore, desiderio et simili altri; sono movimenti de corpi: muovonsi i corpi in più modi, cresciendo, discrescendo, infermandosi, guarendo et mutandosi da luogo a luogo. Ma noi dipintori i quali volliamo coi movimenti delle membra mostrare i movimenti dell'animo, solo riferiamo di quel movimento sifa mutando el luogo.” De Leon Battista Alberti, Della Pittura, a cura di L. Mallè, Firenze 1950, p.95.
7. “Accade così che dalla enigmatica e contraddittoria profondità di quel mostrarsi, il mutuo scambio d'intesa tra lo spettatore e il condannato, che si “è fatto maledizione per noi”, diventi una cosa sola e l'uno non possa vedere che con gli occhi dell'altro. Ma vedere che cosa? L'oggetto della visione si sottrae, si nega. Nominarlo (dolore che salva? Sofferenza necessaria e redentrice? Sacrificio?), determinarlo all'interno di un sistema di significati che lo precede e lo spiega, sarebbe già oltrepassarlo, trasfigurarlo, snaturarlo. La sua natura è invece quella dell'inoltre-passabilità. Se un movimento oltrepassante fosse dato, e questo movimento rappresentasse la sua verità, ne andrebbe inevitabilmente perduto il senso: non più identico a sé, ma strumento di altro.” ”Sergio Givone, Storia del nulla, Laterza, p.88. La traduction est la mienne.
8. Cfr. Masiero, Estetica dell’architettura, Il mulino.
9. Franco Rella, Dall'esilio. La creazione artistica come testimonianza, Feltrinelli. La traduction est la mienne.
10. Montaigne, Les Essais.

jeudi 11 novembre 2010

« Fleurs Fraîches » David Hockney, Dessins sur iPhone & iPad




L’un des artistes le plus influence de l’art contemporain, très connu dans année 1960 pour apporter le mouvement de pop art. Aujourd’hui il revient ici pour un nouveau mouvement de l’art numérique.
L’exposition «  fleurs fraiches » à Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurant, c’est le dessin numérique sur iPhone & iPad avec l’application «  brushes » , pour remplacer la toile et le peinture.
Le nom de l’exposition, « fleurs fraîches » se présent la forme & l’objet de la peinture, la nature contre la vitesse du monde numérique. Dans l’exposition s’organise en 2 grands salons.
Le 1er, ce sont des dessins sur iPhone & iPad installent sur le mur. Ce sont des images fixes ou des clips de la démarche inclus des l’images  de fleur, paysage, nature mort et portrait.  Et sur l’autre mur, le vidéo projecteur présent  le clip de David hockney en travaillant sur l’iPad.
Dans le 2ème salon, il y a un projecteur qui présente tous les dessins sur un grand écran.




Même si des jeunes sont certainement familiers avec l'art numérique, mais ce n'est pas souvent que nous pouvons voir la galerie d'art numérique. 
Medium image numérique peut encore être affiné un peu plus que sur les carnets de croquis et la toile. Même pour un artiste prolifique comme David Hockney, a utilisé cette façon de travailler avec la technologie numérique contre l’ancienne technique.



« Fleurs Fraîches » David Hockney , jusqu’au 30 janvier 2011
Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurant ( de 11h à 18 h )

MV ( 258296 )

MOEBIUS TRANS-FORME

Fondation Cartier pour l'art contemporain
12 octobre 2010 – 13 mars 2011

Depuis sa la toute première jeunesse, il n'a jamais cessé d'explorer les infinies possibilités de création offertes par une imagination tellement explosive qu'elle n'a pas pu être contenue dans un seul crâne. Jean Giraud a du se faire accompagner par d'autres conteneurs d'imagination et par d'autres imaginaires, ceux de Moebius et de Gir, ses pseudonymes, ses autres soi-même, multiplicateurs d'idées et de ressources.
Le témoignage de la richesse et de la multiplicité de son œuvre est le propos principal de la première grande exposition qui lui a été jamais consacrée à Paris(1).
Axe centrale de l'exposition – choisi par Jean Giraud même, qui a participé à la réalisation avec Moebius Production – la métamorphose parcourt l'ensemble des espaces de la fondation.
Le rez-de-chaussé ouvre avec une panoramique de ses publications, de Bluberry - série western très populaire de 1963, née pour le magazine Pilote – à Arzach - publié entre 1975 et 1976 dans le journal Métal Hurlant - et au Garage hermétique, né, lui aussi, pour Pilote, en 1979.
Les différentes planches et dessins sont présentées grâce à un système de vitrines tout à fait cohérent avec l'esthétique des bandes-dessinées: une structure blanche, lumineuse et « protéiforme », un serpent qui se transforme en vaisseau spatial et qui rappelle le ruban de Möbius, mathématicien allemand qui en 1858 décrit ce ruban à une seule face qui à inspiré le pseudonyme de Moebius. « En passant de Giraud à Moebius, j'ai tordu le ruban, changé de dimension. J'étais le même et j'étais un autre. Moebius et la résultante de ma dualité ».(2)
Les planches originales nous dévoilent les différentes techniques de réalisation, ainsi que les corrections et les « pincements » qui ajustent certaines partie des dessins.
Le long du « ruban », une piste sonore accompagne les visiteurs dans la découverte des univers et des personnages de Gir/Moebius.
La création de cette ambiance sonore, très bien réussie, retrace en quelque sorte le flux de pensées, d'images et de mots formant ces univers changeants et, grâce à la mise en marche successive des enceintes, on a l'impression d'être suivi par la voix de l'auteur - qui nous raconte certains épisodes de son travail - ainsi que par des sonorités fluides et mystérieuses que l'on retrouve tout de suite après, dans la salle de projection.
Ici est présenté en avant-première le court-métrage en 3D La planète encore, adaptation d'une des histoires de la série Monde d'Edena de 1983 et réalisé en collaboration avec Geoffrey Niquet et BUF Compagnie.
Résultat d'une collaboration inédite sur les dessins de l'artiste, ce court-métrage devient, notamment grâce au 3D, une véritable immersion dans un monde extraterrestre et atemporel, où les personnages, silencieux, découvrent un temple abandonné et des êtres pétrifiés et où, grâce à un état proche à celui de la transe, ils rencontrent toute une population de créatures volantes qui déclenchent la floraison sauvage de la planète, avant désertique, et qui les oblige à s'enfuir sur leur fusée.
L'on retrouve ici certains éléments clés du travail de Moebius, récurrents dans la quasi totalité de ses œuvres et jouant un rôle fondamental dans son processus créatif:
« Lé désert, la méditation, le rêve, la transe ou encore les cristaux sont autant de conditions propices à la métamorphose, autant de « méta-processus » qui suscitent des changements de perception, emportant les personnages moebiusiens dans des transformations spectaculaires».(3)
La deuxième partie de l'exposition, au sous-sol, présente un accrochage diversifié et original, avec des reproductions de planches monochromes en très grand format, des petits formats en couleurs présentés sur des colonnes lumineuses au centre de la salle, de projections vidéo et de cadres « en nouage », le tout dans une ambiance très sombre et comme suspendue dans le temps et dans l'espace. Au milieu de la salle, un grand cristal, motif récurrent dans ses histoires. En petit format, proche à la carte postale, une série de dessins où figure la faune fantastique de Mars et où l'irréel et l'imaginaire deviennent possibles grâce à l'insertion dans un cadre quasi scientifique.
A clore l'exposition, une deuxième projection vidéo: Métamoebius, Giraud-Moebius métamorphoses, de Damian Pettigrew, coécrit par Jean Giraud et Oliver Gal en 2010: un documentaire inédit qui, encore une fois, nous donne à voir les multiples facettes de cet artiste passionné par les sciences et la nature, la philosophie métaphysique, l'astrophysique et la génétique,toujours en quête du   sens de la vie et de l'origine de l'univers.
                                                                                                                                      Giulietta Gabo

(1) L'œuvre de Jean Giraud avait déjà été présentée à la Fondation Cartier en 1999, dans le cadre de l'exposition 1 monde réel, dédiée au rapport entre réalité, fiction et science-fiction
(2) Jean Giraud, Moebius/Giraud: histoire de mon double, Édition 1, Paris, 1999
(3) Extrait du communiqué de presse de la Fondation Cartier

vendredi 5 novembre 2010

« Parcours de travail » Karl LAGERFELD


L’exposition d’une artiste & créateur de mode, Karl Lagerfeld, qui parle de son parcours de travail depuis 1987 jusqu’à la présente.
L’exposition s’organise en 3 parties.
La 1er, Reportage & Voyage : consacré de thématique  avec des photos architectures et paysages avec la technique sérigraphie (silkscreen) 2 couleurs argent et noir  sur le papier en grande taille de 100cm.
La 2ème, Expérimentale & Novatoire : ce sont des œuvres qui présentent plutôt la divertissement contre la technique et images, pour choisir le meilleur support qui a bien présenté ses travails. Elles se composent des techniques sérigraphie, résinotypie, transfert polaroid rehaussée à la main, tirage Fressons et tirage numérique. 
La 3ème, Mode & Publicité : de son métier, avec pleins de photos de mode et de portrait des célèbres, elles viennent surtout de magazines et publicités.




Après avoir visité l’exposition de KL, je ne trouve pas grande chose intéressante ( mon avis ).
Dans la 1er partie, je trouve que c’est plutôt les photos de voyage simple que l’on peut trouver partout, sur l’internet, les blogs ou même sur facebook. Je ne vois pas qu’est-ce que c’est son propre style dans ses œuvres qu’il voulais les présenter.
La 2ème partie, ce sont des expérimentales de techniques même façon que dans certains cours de l’art ou photo. Il n’y a pas la nouvelle technique ou celles que KL découvrit lui même.
Avec la 3ème partie, il y a beaucoup de photos de mode, publicité & portraits des célèbres, imprimé numérique, que l’on peut les trouver facilement sur l’internet ou même dans les magazines.

Comme affiché le nom de l’exposition « Parcours de Travail » je souhaitais voir la démarche et le fond de la création & la pratique, étape par étape, comment il a crée le travail extraordinaire dans le monde de la mode depuis plus de 20 ans jusqu’à présent, par contre je n’ai trouvé rien dans cette exposition.
Personnellement, je trouve que cette exposition présente plutôt les choses très banales, mais je ne parle pas de travails d’un grand artiste comme KL, je pense que ce sont l’organisation et la présentation de l’exposition qui ne peuvent pas montrer la magnifique de KL.


Expo « parcours de travail », Karl Lagerfeld, MEP
MV ( n° 258296 )

jeudi 4 novembre 2010

Jean Michel Basquiat

Jean Michel Basquiat
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

1960 Naissance de Jean Michel Basquiat à Brooklyn.
1988 Mort de l'artiste, à New York, à la suite d'une overdose.

2010 Un film, "The Radiant Child", et une enceinte muséale colossale, voici comment Paris célèbre l'anniversaire des cinquante ans de la naissance de Basquiat. Vingt huit ans d'une création sans borne auquel le Musée d'Art Morderne tente de se frotter.

Un parcours en douze étapes pour autant de salles consacrées aux oeuvres monumentales de l'artiste.
Peu d'informations nous sont livrées, s'agit il peut-être d'un parti pris de la part des commissaires Dieter buchhart et Marie Sophie Carron? Comme si ces oeuvres devaient nous parler d'elles mêmes et non grâce à leur cartel, exploser et exposer leur puissance instinctive.
C'est en effet ce qui va se produire, d'entrée de jeu nous sommes subjugués par l'immensité de cette première toile, ses couleurs et sa férocité.
Nous pénétrons peu à peu dans l'univers de Basquiat.
D'abord ses débuts en tant que SAMO, poète des rues, fin 1978.
Viennent ensuite les toiles graffitées, les collages et les quotidiens recouverts de "New York New Wave" (1981); toujours grandioses, pleines de vie, de vices et de hargne.
Les grands formats et son travail en galerie(s). Réseaux de mots énigmatiques, superposition de couleurs... Des références à la musique Jazz de Parker et Miles Davis, à l'esclavage et à la condition Noire.
Enfin, son travail en étroite collaboration avec Warhol. Une quinzaine de tableaux réalisés entre 1984 et 85. On y reconnait leurs deux pattes. Cependant le mauvais accueil qu'il leur sera réservé à l'époque viendra précipiter la fin de leur relation.
Puis, "last but not least", la dernière salle nous révèle les master pieces du génie Basquiat. Ses dernières toiles avant sa mort.
Peintures alternant espaces vides et saturation. Grands formats, couleurs sombres et iconographie morbide (exemples des corbeaux ou des squelettes peints sur des lattes de bois). Des mots, encore des mots, toujours les mêmes, répétés, comme un ensemble de prémonitions, nous rendent visible l'esprit d'un artiste torturé. Alors on observe, on scrute chaque détail des toiles. On tente d'emmener un petit bout de chacune d'entre elles avec nous avant d'achever ce parcours nous aussi.

Tenor
1985
110 x 144 cm

Un parcours qui nous aura bien sonné, et qui ne laissera au final personne indifférent, au regard des nombreuses questions ("laquelle tu préfères toi?") entendues dans les salles. Qu'elles nous dérangent ou qu'on les adore, ces toiles éveillent quelque chose en nous, comme un échos d'instinct brutal à un autre. Une confrontation directe à l'energie pure de "l'enfant génie" à laquelle nous n'échappons pas.

Ann-Flore.
246054.

BASQUIAT
Du 15 Octobre 2010 au 30 Janvier 2011
Musée d'Art Moderne de la ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris

KISS THE PAST HELLO - Larry Clark

Kiss The Past Hello - Larry Clark
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Après une petite heure d'attente nous pénétrons dans l'univers sulfureux de Larry Clark. Surtout connu pour ses films au caractère subversif, ce sont ici ses photographies qui sont exposées.
Issé au premier rang de la contre culture Américaine, à travers cette première retrospective, l'artiste nous livre quelques 120 tirages, allant du noir et blanc à la couleur, des années 1960 à nos jours.

Six séries sont mis en scène.
La première est consacrée au travail de Frances Clark, photographe et mère de l'artiste (portraits de nouveaux nés, d'animaux domestiques...). Il s'agit d'une introduction aux oeuvres de Larry Clark lui-même.
Les deux suivantes, Tulsa et Teenage Lust, sont des portfolios noir et blanc du quotidien de l'artiste au début des années 1970. De nombreuses scènes de sexe et de violence sont illustrées, libérées de tout artifice.
Les deux prochaines, Larry Clark 1992 et Punk Picasso, sont une série de photographies prises en studio usant de différentes poses du sujet; et une importante oeuvre autobiographique mêlant photographies et collages.
Enfin, Los Angeles et Jonathan Velasquez (héros latino américain du film "Wassup Rockers") vient conclure ce parcours. Cette série illustre un passage à la couleur et aux grands formats.
Quelques 120 tirages qui viennent finalement mettre en image le passage de l'âge adolescent à l'âge adulte au travers d'expériences initiatiques (découvert du sexe et de la drogue, violences...) aujourd'hui banalisées.
Expériences auxquelles personne n'échappe et ici pourtant censurées aux mineurs, seuls véritables sujets de l'oeuvre de Larry Clark, alors privés de leur miroir.

Ann-Flore.
246054.

LARRY CLARK
Du 8 Octobre 2010 au 2 Janvier 2011

Musée d'Art Moderne de la ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris