jeudi 9 décembre 2010

Artiste, une profession?

En cette période de grand froid, de neige et de soupes en tout genre, j’ai troqué mes chaussures et mon guide parisien pour ma couette et mon chocolat chaud.
Le temps pour moi d’organiser mes idées et d’essayer d’aborder la problématique de notre cours avec plus de rigueur. Artiste, une profession ? De quoi nous laisser songeur…
C’est, j’espère, sans tourner autour du pot que je vais essayer de définir ce qu’est un artiste pour moi.
Au travers des deux rencontres que nous avons pu faire au sein de ce cours, les artistes ont affirmé deux points de vue différents.
Pour la première, Kimiko Yoshida , "j'ai toujours voulu devenir artiste, depuis que je suis petite", pour le second, Pierre Mabille, sa pratique s’agissait d’une réponse à des « pulsions de peinture ». Intuition profonde pour l’une, volonté d’en faire une carrière ; création presque malgré soit, à assouvir quoi qu’il arrive pour l’autre.
Deux notions sensiblement opposées, qui d’après moi illustrent parfaitement le paradoxe de l’Artiste.
Image d’un être prédestiné, quoi qu’il arrive, voué à la création depuis son plus jeune âge. Et parfois torturé, allant même jusqu’à subir ce statut qu’il lui est imposé.
Alors, nous avons le choix. Artiste maître de son travail, parfait artisan, bon marchand, ou Ô artiste à l’âme tortueuse, hésitant entre Spleen et Idéal comme Baudelaire nous la si bien dépeint.
Loin de moi l’idée de faire l’éloge d’aucun d’entre eux, bien au contraire. Essayons simplement de mettre les choses au clair, n’ayons pas peur de révéler le Descartes en nous…
À travers les siècles et les genres, le mythe de l’artiste torturé/mystérieux s’est bel et bien imposé. Qu’il s’agisse de poésie ou de littérature, de Rimbaud à Bukowski, de peinture, de rock ou de je ne sais quels autres domaines glorifiés. À foison, nos artistes se sont foutus en l’air, jeunes, victimes sensibles d’un trop grand succès, souvent trop rapide. Feu les Jim Morisson, Hendrix, Jean Michel Basquiat et autres avortés du monde l’art.
Mais tout ces chichis pourquoi ? Tout ces chichis, comme nous l’avons dit plus haut, semblent lui êtres malheureusement intrinsèque. Et notre quidam, pardon, notre artiste, ne peut rien y faire.
Tenter d’exorciser le tout dans sa création ? Certes. Création alors réduite en une catharsis, difficile d’en dépasser les bornes. Rares sont les exceptions.
Lourd fardeau que de porter tout cela et que de se voir, en plus, taxer d’imposteur. Voilà ta peine mon grand. Dépatouille toi comme tu peux, nous on observe et on juge…
De l’autre côté de la barrière, nous avons un second type d’artiste, prédestiné lui aussi (il semble que ceci soit acquis comme « vérité ») à la création.
Le génie « maître » qui semble en tout cas mieux tenir les rênes que de se faire de la corne aux mains à force de se faire tirer.
Je vous entends d’ici, non, arrêtez, poser vos tomates et laisser le exister lui aussi. À l’instar de notre être extraordinaire susmentionné, martyr de son talent, il a eu l’intelligence de comprendre les ficelles de ce qui pour lui est devenu un métier, une profession réelle.
Difficile d’imaginer un Damien Hirst roulé en boule au coin d’un feu de cheminée, se taillant les veines tout les quatre matins hein ? Nous sommes d’accords sur ce point.
Pour résumer cette vision très manichéenne, « être artiste » semble ne pas être un choix, mais bien une immanence de l’individu, un statut inné.
Le choix s’opère quant à la professionnalisation de celui-ci… En ferais-je mon métier ? Serais-je capable d’en faire mon métier d’ailleurs. Autre questionnement fondamental, mais bien loin de moi l’idée de le développer ce soir…

Ann-Flore.
246054.

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